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  • Photo du rédacteurMargaux Lienard

Jean Lebon à Bousies

Dernière mise à jour : 26 juin 2019



Mardi 18 juin, je rencontre Jean Lebon, 88 ans, musicien passionné qui a fait revivre la musique à Bousies. Il me parle de sa jeunesse, des ses bals, de ses concerts, de son ami Maurice André, de ses enfants et petits enfants. Nous passons deux heures ensemble autour d'un café, il me joue des airs au baryton. Jean ne manque jamais une occasion de jouer, d'ailleurs l'heure tourne, ce soir il va sonner au monument. "Moi ça fait déjà un bout d'temps qu'j'ai envi d'arrêter, mais... j'arrive pas parce que j'aime trop, j'aime trop vous voyez.."


J'avais appelé Jean auparavant pour lui expliquer mon projet et lui proposer une rencontre, "Bah oui bien sûr!" m'avait-il répondu.

Jean Lebon est une figure locale! J'ai trouvé son nom sur internet, et tous les articles que l'on trouve sur lui sont élogieux!

"Les gens, il parait qu'ils m'aiment bien... En même temps, j'ai jamais eu d'histoires avec personne."

C'est donc à 15h30 tapantes que je sonne chez lui.

Il m'ouvre la porte, me fait entrer et me propose un café. On s'installe dans sa cuisine, une petite cuisine en formica qui donne sur la véranda. L'odeur du café qui passe envahit la pièce. De derrière la gazinière, il sort des photos de sa jeunesse, de l'harmonie de Bousies ces dernières années.. Faut dire que c'est lui qui l'a sauvé l'harmonie. Disparue vers 1972 , c'est en 1984 que Jean Lebon répond à l'attente des habitants de Bousies et ré-ouvre la Musique!


Jean est né en 1931, il commence le solfège à 12 ans à Landrecies mais à cause des bombardements, les cours s'arrêtent.. L'harmonie ré-ouvre ses portes dès que la guerre est finie en 1945. On lui trouve un don pour la musique et on l'encourage à continuer. Ses parent sont "sur" ferme, mais lui c'est pas son truc. Après son brevet, il répond à l'appel du 8e régiment de transmission dans le journal et va passer un examen au mont Valérien à Suresnes. Il s'engage 3 ans dans la musique et là-bas, il rencontre Maurice André, qui deviendra un très grand ami.

À l'époque, il fait aussi parti de l'orchestre symphonique des chemins de fer où on lui propose de rester après ses 3 ans. Mais il tombe amoureux et rentre au pays.

Il réintègre l'harmonie, et grâce à ses diplômes, il enseigne à Le Quesnoy et à Landrecies.

La musique, avant tout, c'est l'art de produire des sons agréables à l'oreille, c'est la première chose qu'on m'a dite quand j'ai commencé le solfège.

Il monte un orchestre de bal, "Jacky Dan" avec des musiciens d'Aulnoye et de Berlaimont dans les années 60. Il fait des bals pendant 32 ans! L'escargot à Valenciennes, l'Orée du bois à Pont sur Sambre, Saint Quentin, Mons, Le Bourget... Et puis, les "Disc Jockey" arrivent...


Jean se souvient avoir joué sur les kiosques à danser mais, très vite, les gens ont préféré danser en intérieur. Il me confirme qu'on enlevait l'échelle aux musiciens une fois perchés là-haut, mais si besoin pressant, on les laissait quand même descendre! Il ne compose pas des airs de danses comme à Sivry (voir article sur les arguèdènes) mais il improvise toutes sortes d'airs à danser.


Si on improvise, il faut rester dans le rythme et dans le ton et tomber en mesure.

À cause de différents politiques, la musique disparait à Bousies vers 1966.. Mais il continue d'aller sonner à chaque événement.

Il remonte donc la fanfare le 14 juillet en 1984, et le 11 novembre de la même année, celle-ci défile !

À son arrivée en 1989, le maire, Mr Ducarne ouvre une école de musique, Jean y est professeur de trompette. Il arrête de diriger en 2004 mais il donne encore aujourd'hui les cours de solfège. Jean a aussi composé l'hymne local, la "Marche de Bousies"!


Et puis, j'ai eu le droit à un petit concert privé, Francis Lopez, Tino Rossi, Charles Trenet.. Mais attention Jean est sensible, il n'aime pas les chansons tristes.

De 1960 à 2000, j'connais tous les morceaux!

Même les airs de Gilles !



Et puis on parle de la vie. Jean est un homme heureux, il a 7 enfants et 15 petits-enfants, une vie animée et bien remplie...


Mais bon, aujourd'hui c'est le 18 juin, Jean doit aller au monument, il espère ne pas être seul à "sonner".


On s'embrasse, et on se dit à très bientôt.



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